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Le jour va bientôt se réveiller
L’express de Bordeaux vient d’arriver
Tout seul dans la gare
J’me paye le cafard
Six heures, mais qu’est-ce que j’fais ?
Je sors puis je rentre dans un p’tit café
Histoire d’attendre qu’on vienne me chercher
J’achète le journal
Et je m’installe.
Je lis qu’un enfant, de ceux qu’on oublie
A tué sa maman d’un coup d’fusil
Qu’un grave accident hier midi
A fait quatre morts, photo à l’appui
Je tourne les pages et j’ai mal au coeur
De voir ces images où règne l’horreur
J’ai même vu écrit en gros caractères :
« Dans trois décennies on n’s’ra plus sur terre »
Car la fin du monde est prévue pour bientôt
Perds pas une seconde faut se lever tôt.
…MÊME PLUS LE TEMPS
DE REGARDER LES OISEAUX
QUI VOLENT, S’ENVOLENT SI BEAUX
J’T’AI MÊME PAS VU
QUAND TU M’AS DIT BONJOUR
J’T’AI PAS R’CONNU,
J’AVAIS LE COEUR LOURD
J’AI PEUR, J’AI PEUR…
SI PEUR !
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Peur d’avoir peur,
Envahi par la peur…
La force des mots, le poids des photos
De quoi être mal dans sa peau
À force de se dire : « le monde est foutu
Y’a rien à tirer de cette société »
On s’replie sur soi, on n’avance plus
L’hiver est en moi, j’ai le coeur gelé
Bouscule-moi
Le monde n’est pas si pourri que ça
Réveille-moi
Ma vie n’est pas aux mains des médias.
J’PRENDRAI LE TEMPS
DE REGARDER LES OISEAUX
QUI VOLENT, S’ENVOLENT SI BEAUX
J’VAIS MÊME ÉCRIRE
UN JOURNAL PLEIN D’ESPOIR
UNE SATIRE
POUR CEUX QUI BROIENT DU NOIR
JE VAIS PARLER DU BONHEUR…
DU BONHEUR.