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Ô siècle opaque et lourd

(Inconnu/Chaillous/ADF-Musique)

1
Ô siècle opaque et lourd, monte sur le Thabor.
Dépose un bref instant cette robe charnelle,
et les compétitions, et les plans de tous bords,
et remplis-toi les yeux de la grâce éternelle.
2
C’est au-dessus de toi que tu te trouveras,
homme moderne, en ton identité profonde.
Viens avec Jacques et Jean et Pierre, et tu verras
la lumière du Christ resplendir sur le monde.
3
Alors qu’il gravissait avec eux le sentier,
ils admiraient la souple aisance de sa marche ;
il devait la tenir d’un lointain patriarche,
ce rabbi de village et rude charpentier.
4
Toujours en tête ! par moments son beau visage,
se retournant vers eux, semblait les inviter
à contempler le magnifique paysage
que lui-même avait peint de toute éternité.
5
Eux ne se doutaient pas de cet autre, indicible,
qu’au terme de la course il devait leur offrir :
Lui-même, en cette chair palpable et visible
qu’il avait assumée au seul but de souffrir.
6
Sur le sommet désert, selon son habitude,
il se met à l’écart afin de mieux prier.
C’est alors que, soudain, les trois virent briller
comme un soleil étrange en cette solitude.
7
L’astre s’était couché, qui n’est qu’ombre de Dieu,
comme s’il n’osait pas jouer la concurrence
avec le Créateur des cieux, né sous les cieux,
qui entrait librement en sa Transfigurance.