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Les échafaudages de Babel

(Brunor/OTTOGALLI/ADF-Musique)

1.
Sur les échafaudages rouillés de Babel
Des hommes et des femmes de toutes les couleurs
Montent toujours plus haut, toujours plus vers le ciel,
Des briques et des pierres pendant des heures et des heures.
LA POUSSIÈRE COLLE TOUJOURS SUR LA SUEUR
LA MISÈRE ATTIRE ENCORE PLUS DE MALHEURS.
2.
Au début, au début, ils étaient tous volontaires
Pour un projet grisant qui nous sortirait de terre
Les Puissants savent y faire pour séduire les foules
Après c’est si facile de les couler dans le moule.
3.
Si tu t’imagines encore qu’on parlait à Babel
Un même langage commun, une langue universelle
En guise de langue unique, c’était la langue de bois
Aucune autre parole pour exprimer quoi que ce soit.
4.
Si tu crois à l’âge d’or d’un grand projet commun
Où les humains s’entendraient comme les doigts de la main
La langue unique c’était le harcèlement des kapos
Chaque totalitarisme invente ses propres bourreaux.
5.
Babel, Babel, tu veux atteindre le ciel
Tes fondations sont bâties sur tous les cimetières
Des hommes et des femmes que tu as enfouis sous terre
Voilà les bases de tous les régimes totalitaires.
6.
On a trop longtemps cru que Dieu fut jaloux
De la belle unité qui régnait entre nous
Qu’Il voulait empêcher cette tour de l’atteindre
Comme s’Il avait soudain quelque chose à craindre.
7.
Mais Dieu craignait en fait pour les pauvres et les petits,
Et tout le genre humain dont il aime tant la vie
S’il a dispersé les langues comme des copeaux de bois
C’était pour mieux alerter l’humanité, je crois.