1.
L’hiver est passé
La mort a pris son temps
À nouveau je ressens
Que monte la sève, et tout doucement
Docile, je reviens
Je serai là demain
Mes jours se profilent
À l’écart des chemins
Quel sera mon parfum ?
Discrète et fragile, jolie, je deviens
Plus tard inutile, fanée entre leurs mains
J’étais, je serai, graine et poussière
Je sors sans douleurs des entrailles de la terre
TOUT MON TEMPS S’ÉCOULE
DANS LA LUMIÈRE, S’ÉTIRE
L’ESPACE EST BAIGNÉ DE SEMENCES
QUI JOUENT DANS LE VENT DU MATIN
LE CIEL ME FAIT FACE
J’EXISTE ET RENDS GRÂCE
COMME CES FEMMES DANS L’AURORE
SE RELÈVENT ET CHASSENT LA MORT
2.
Nous sommes des milliers
Et tout autour de moi
Chacun à sa manière
S’enivre et s’élance, se métamorphose
La victoire est belle
Le silence s’impose
J’entends qu’ils s’approchent
Et se penchent sur moi
Quelle est ma raison d’être ?
Serais-je un mystère ? Quel est celui-là
Qui couvre la terre de petits riens sans voix ?
Je suis le vivant, l’éternel retour
J’éclate aujourd’hui au nom de l’Amour
TOUT MON COEUR S’EXPOSE
À LA LUMIÈRE, RESPIRE
COUVERTES D’OR ET D’INNOCENCE
MES SOEURS SE DÉPLIENT AU MATIN
CHACUNE PREND SA PLACE
RAYONNE ET S’EFFACE
COMME CES FEMMES DANS L’AURORE
FILLES DE L’ARGILE ET DES CIEUX
SE DÉPLOIENT, SE MÊLENT À NOS VOIX,
GORGÉES DE SOLEIL
ET CHANTENT ENCORE
ELLES CHANTENT ENCORE