1
Toi qui n’as pas d’endroit où reposer ton front,
J’ai des mains, j’ai un coeur, j’ai mon ventre et mes seins,
J’ai mon corps accueillant si tu veux lui donner
Ton corps livré pour nous et pour la multitude.
2
Vois les oiseaux du ciel tu leur as fait des nids !
Les petits du renard ont un gîte où dormir !
Ma tanière est à toi où j’attends chaque nuit
Ton corps livré pour nous et pour la multitude.
3
N’as-tu pas d’autre lit que celui de la croix ?
Quand tu étends les bras, ne puis-je m’y blottir ?
C’était contre la mort que j’avais parfumé
Ton corps livré pour nous et pour la multitude ?
4
Où l’avez-vous caché ? Pourquoi l’avez-vous pris ?
Dites-moi où il est, que j’aille l’embrasser !
S’il est mort, désormais, qui peut me refuser
Son corps livré pour nous et pour la multitude ?
5
Rabbouni, Rabbouni, mon maître et mon Seigneur !
Mes mains ne cherchent plus, je ne manque de rien :
Si tu t’en vas en Dieu, nul ne peut m’enlever
Ton corps livré pour tous et pour ma solitude !