1
Loin dans l’infini s’étendent les grands prés marécageux
Pas un seul oiseau ne chante dans les arbres secs et creux.
Ô TERRE DE DÉTRESSE
OÙ NOUS DEVONS SANS CESSE
PIOCHER, PIOCHER.
Au bord des fleuves de Babylone,
nous sommes là prostrés et nous pleurons,
en évoquant notre pays, en pensant à chez nous.
Pourtant nos gardiens nous disent : “Chantez-nous des
chansons joyeuses, des cantiques de chez vous.”
Mais comment pourrions-nous chanter des cantiques
sur cette terre étrangère et idolâtre ?
2
Bruits de chaînes, bruit des armes, sentinelles jour et nuit
Des cris, des pleurs et des larmes; la mort pour celui qui fuit.
3
Dans ce camp morne et sauvage, entouré de murs de fer
Il nous semble vivre en cage au milieu d’un grand désert.
Ô terre d’allégresse : Jérusalem, ma ville, mon pays.
Jérusalem, bénie de Dieu !
Que jamais je ne perde ton souvenir !
4
Car, un jour, dans notre vie, le printemps refleurira
Libre, alors, ô ma patrie, je dirai : tu es à moi !
Ô TERRE D’ALLÉGRESSE
OÙ NOUS POURRONS SANS CESSE
AIMER! AIMER !