1
Un homme avait deux fils, deux grands fils qu’il aimait.
L’argent, comme l’affection, vraiment rien ne leur manquait.
Pourtant le plus jeune disait : “Je voudrais voyager".
Le père partagea pour eux son héritage.
Le plus jeune est parti faire un drôle de voyage.
Il est parti on ne sait où, peut-être à Katmandou ?
IL AVAIT LE MAL DE VIVRE ; IL VOULAIT VOYAGER.
IL AVAIT LE MAL DE VIVRE ; IL VOULAIT VOYAGER.
2
Mais l’argent qui payait les merveilleux voyages
Est parti en fumée comme l’herbe sauvage,
Celle qui fait planer, mais vous tient accroché.
Quand il eut épuisé l’argent du compte en banque,
À force de “flipper”, d’être en état de manque,
Ayant frôlé la mort, il fut pris de remords.
3
Il disait : “J’en ai marre
Pour quitter cette galère,
Je vais me relever et j’irai vers mon père.
Je lui dirai : “Prends-moi comme domestique, chez toi.”
Mais vous savez l’histoire : le père, chaque jour,
Sur le pas-de-porte attendait le retour de cet enfant têtu
Que tout le monde, sauf lui, croyait bien perdu.
4
Dès qu’il le vit au loin, si pauvre, si meurtri,
Le père courut vers lui et dans ses bras le prit,
Le couvrit de baisers et puis le fit entrer.
Il dit aux serviteurs : “Portez ses beaux habits,
Et faisons un banquet
Car mon fils que voici
Avait perdu la vie et voilà qu’il revit.”
5
Le frère aîné, jaloux, lui qui toutes ces années
Avait servi le père sans jamais le quitter,
Disait : “Pour ce voyou, tu grilles encore tes sous !”
Mais le père raconta l’histoire de ce Berger
Qui laisse tout son troupeau pour une brebis égarée.
Voilà comment c’est un père, un vrai !”