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Le fils retrouvé

(Colombier/ADF-Musique)

1
Un homme avait deux fils
Le (plus) jeune dit à son père :
“Mon père, donne-moi la part qui me revient.”
Le père, sans rien dire, fait partager ses biens,
Alors le fils s’en va vers des terres étrangères.

Dans ces pays lointains, il gaspille tous ses biens
En banquets, en plaisirs, avec de faux amis.
Il épuise sa fortune, menant joyeuse vie.
Quand une famine survient, il ne lui reste rien.

Il va s’faire embaucher chez un homme du pays
Qui l’envoie dans ses champs pour garder les cochons.
Il aurait bien mangé des caroubes, à foison.
Personne n’lui donnait rien ; alors il réfléchit :

“Les ouvriers d’mon père ne manquent jamais de pain
Et moi, je meurs de faim
Voilà ce que j’vais faire :
Je vais rentrer chez moi et je dirai : mon père,
J’ai péché contre toi
Je suis comme orphelin.

2
Je n’mérite plus d’être fils ; prends-moi comme ouvrier.”
Et sur ce, il se lève pour revenir chez lui.
Il était encore loin, lorsque son père le vit.
Il fut pris de pitié, il courut l’embrasser.

Le fils, alors, lui dit : “Contre le ciel et toi
J’ai péché…” Mais le père dit à ses serviteurs :
“Mettez-lui des habits rayonnants de blancheur,
Des chaussures à ses pieds, un anneau d’or au doigt.

Allez tuer le veau gras ; mangeons et festoyons.
Mon fils qui était mort est rev’nu à la vie.
Mon fils était perdu, je le retrouve ici.
Que commencent la fête, les danses et les chansons !”

Quand il rentre des champs, voilà qu’le fils aîné
Entend les rires, les chants
Il demande : “Qu’est-ce qu’il y a ?”
- Ton frère est de retour ; on a tué le veau gras.
Il se met en colère et il refuse d’entrer.

3
Le père doit sortir et même le supplier.
Le fils aîné répond : “J’ai toujours obéi.
Tu n’as jamais donné une fête pour mes amis.
Tu fais tuer le veau gras pour ce fils dévoyé.”

“Mon enfant, dit le père, chez moi tu es chez toi.
Tout ce que je possède, tu peux en disposer.
Ton frère était perdu, mais il est retrouvé.
Un mort revient en vie
Laisse-moi chanter ma joie !”