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Nous regarderons le soleil en face

(Leguay/De Courrèges/Auvidis)

Nous nous sommes longtemps cherchés
À la limite de nous-mêmes
Des soirs mauves aux matins blêmes…
Des roses de sable
Au coin frileux des dernières fables :
Nous n’étions pas seuls.

Avions chacun notre passé
De tables mises au clair-obscur,
De lampes blafardes,
De trains de nuit,
De farfadets,
De feux follets,
De terres sauvages sans vie.

Toi, ce si proche qui me restes inconnu,
Ce porche,
Ce coin de rue,
Tu le sais bien qu’alors
À l’aurore,
Nous n’aurons plus faim,
Nous n’aurons plus sommeil,
Nous boirons notre vin comme on boit au soleil.
Dans ce train inutile
Qui ne va nulle part,
Nos poches sont trouées
Mais notre cœur est plein.

Un jour, tu verras,
Un jour qui n’est pas loin,
Nous regarderons le soleil en face,
Le soleil en face !