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Sébastien

(Christophe Sperissen/ADF-Musique)

Tu es arrivé enfin, en ce jour du mois de mai,
Était-ce dû au destin, alors que l’oiseau chantait ?
Le printemps ouvrait sa main en chassant le vent si frais,
Te voilà face au destin, tout petit d’homme qui naît.

Le bonheur nous a étreints à l’appel de ta venue,
Si pressés en ce matin de convier une entrevue,
Imaginant, ô combien, tu pouvais être tendu,
Installé dans ton couffin, en bravant tant d’inconnu.

Tu entrais sur le chemin d’une famille pressée,
Et je devenais parrain du fils de ma soeur aînée,
Je pensais aux lendemains, faits de moments partagés,
Empruntant ainsi le train de ces liens d’humanité.

Pourtant posé sur son sein, j’ai vu ta mère pleurer,
De ces larmes de chagrin que rien ne peut éponger,
Moi qui n’étais pas devin, j’avais beau la consoler,
Contemplant ce flot salin, torpillant mes plans figés.

On m’a dit que, Sébastien, tu serais, ô, différent,
Qu’il faudra des coups de main et oser défier le temps,
Et pour ta soeur, c’est certain, beaucoup d’amour et de chants,
L’abondance des câlins qu’elle t’offrait bien tendrement.

J’ai vu ton père brisé et ton frère un peu perdu,
Tes grands-parents pleins d’entrain, bienveillants et résolus,
Autour de toi comme un bain, là, chaque jour soutenu,
N’en déplaise à nos voisins, petit sois le bienvenu.

Tu as grandi, c’est très bien, mon filleul rempli d’humour,
Et dans ce monde incertain, tu apportes tant d’amour,
Tu contraries l’inhumain, quand les combats rendent sourd,
Quand tu tisses tant de liens, sans te lasser chaque jour.

Auprès de nous, Sébastien, un peu fragile mais taquin,
Les heures passent au dessin à dévorer les festins,
Tu n’aimes pas les félins, que tu imites sans fin,
Mais tu as le regard fin, détectant ce que l’on craint.

Tu es arrivé chez nous, le dix-huit du mois de mai,
Était-ce dû au destin, alors que l’oiseau chantait ?
Le printemps ouvrait ta main en chassant le vent si frais,
Au ciel maître du destin, merci pour ce que tu es, Sébastien !